Après avoir brillamment servi la France pendant de longues années, M. de Morlaines, général de brigade, avait pris sa retraite. C'était un homme de soixante ans, encore vert, doué d'une exquise distinction, rappelant le type de ces anciens gentilshommes dont la parole était sacrée, dont la délicatesse n'admettait ni faux-fuyants ni compromis quand il s'agissait de tenir un engagement.
M. de Morlaines était veuf. C'était même la perte de sa femme Hortense, née des Chaslets, qui l'avait engagé à renoncer à l'état militaire. Sa douloureuse tristesse s'accommodait mal de la vie active : il avait renoncé à toute ambition et était venu s'installer auprès de Paris, à Vitry, dans une petite propriété où il avait trouvé le repos dont il avait besoin, s'adonnant à des travaux de jardinage et satisfaisant des goûts qu'il n'avait pas perdus pendant sa longue carrière de soldat.