Né à Bergerac en 1684, un an avant la révocation de Nantes, Jean Marteilhe fut arrêté à l'âge de dix-sept ans et condamné à perpétuité aux galères, pour avoir essayé de sortir du royaume de France. Il fut libéré treize ans plus tard grâce à l'intercession de la reine d'Angleterre, à condition de passer le reste de sa vie en exil. Réfugié à Amsterdam, il fit paraître en 1757 les Mémoires de son esclavage sur les bateaux du Roi-Soleil. Elles constituent un document exceptionnel, tant par le témoignage de première main des conditions abominables dans lesquelles survivaient ou mouraient les galériens, que par la qualité de leur rédaction. L'historien Jules Michelet écrivait en 1860 : «C'est un livre du premier ordre par la charmante naïveté du récit, l'angélique douceur, écrit comme entre terre et ciel. Comment ne le réimprime-t-on pas ?» Son voeu a été depuis exaucé plus d'une fois : cette réédition ThéoTeX reproduit celle de 1881. Le récit de Jean Marteilhe est complété par d'intéressantes informations techniques sur les galères, et par un bel épilogue d'Albert Paumier (1837-1911) qui fut pasteur à Reims ; c'est son frère Henry (1820-1899), également pasteur, qui en a écrit la préface.