L'histoire nationale fournit parfois de curieux rituels de passage. L'été 1944, pour Albert et Marcel, représenta un saut dans une réalité bien éloignée du milieu scolaire protecteur qui était encore le leur. Ce qui avait tout l'air de vacances un peu spéciales devint une expérience de la clandestinité, des parachutages, des armes, des expéditions de réquisition, des prisonniers. On y rencontre un chef de camp polonais, un médecin colonel américain, un major écossais parachuté qui rabat élégamment son kilt en arrivant au sol, un collaborateur qui attend la mort. On y rêve aussi à sa fiancée. Ce récit, écrit bien des années après, plonge dans la lumière tremblée du souvenir, sous les frondaisons mouvantes de la Châtaigneraie cantalienne.