Inventer une allégorie évangélique n'est pas chose aisée, le sérieux de la vérité qu'elle se propose d'imager, lui interdit d'être ou trop triviale ou trop technique, ou trop sentimentale ou trop théologique. Il s'agit de composer une palette équilibrée entre connaissance de l'âme humaine et lumière biblique, entre poésie et réalité spirituelle. La difficulté de l'exercice se traduit de fait par cette abondance d'illustrations de mauvais goût qui, parmi quelques perles, s'entendent souvent dans les sermons anglo-saxons. Ruben Saillens (1855-1942) appréciait particulièrement la méthode de présentation allégorique de l'Évangile ; il a composé deux recueils réunissant ses trouvailles, qu'il avait premièrement essayées sur un auditoire. Ce premier (le second s'intitulant Contes du Dimanche) comprend une trentaine de textes ; certains, assez substantiels, auraient pu être développés en nouvelles ; d'autres, plus courts, pourraient encore aujourd'hui s'intégrer facilement dans une prédication. Chacun d'eux porte l'empreinte du poète méridional plein d'esprit et d'humour, mais avant tout de l'évangéliste passionné, brûlant du désir d'apporter à ses compatriotes enténébrés et perdus, le salut de Jésus-Christ. Cette édition ThéoTeX reproduit celle de 1896.