L'histoire du Moyen-Âge s'ouvre en réalité par la victoire du christianisme et par la translation du siége impérial à Byzance ; elle finit, avec le xve siècle, à la renaissance intellectuelle de l'Occident. Les causes de la longue décadence de l'empire romain sont bien connues. Le césarisme démocratique avait abouti au despotisme militaire ; l'avilissement du sénat et l'anarchie des légions entraînèrent la ruine commune. À l'unité du corps politique, déjà ébranlée par la division du pouvoir, sous Dioclétien, succéda le déchirement définitif de l'Orient et de l'Occident. Constantin fut le vrai destructeur du monde romain. En abandonnant Rome, en rappelant, au profit du pouvoir absolu, les armées qui protégeaient les frontières, il livra l'empire aux Barbares ; en proclamant la nouvelle loi religieuse, il tua la civilisation antique. « Les institutions de la vieille patrie, dit Chateaubriand, mouraient avec le vieux culte. » Douze siècles suivirent, pleins de vastes mouvements de peuples, de chocs de races, de sanglantes querelles religieuses, de supplices, de pestes, de famines, mais aussi de grands et nobles efforts intellectuels, politiques et sociaux...