Pascal Colastenait à écrire cet ouvrage pour se rappeler ses souvenirs d’enfance dans les années soixante, lorsqu’il regardait la télévision en noir et blanc dans le séjour du pavillonoù il habitait près des bords de Marne, dans la banlieue parisienne.
C’est pourtant vrai qu’elle était chouette, la télévision « sous Alexandre Dumas ».Ces programmes en 819 lignes qui étaient retransmis sur la première chainenous transportaient avec le talent d’un Claude Santelli dans l’univers de la comtesse de Ségur.
Cette époque nous a énormément marqués, car elle s’adressait à toute la famille, et les personnes d’aujourd’hui qui étaient des enfants d’alors gardent ces moments de bonheur gravés dans leur mémoire. Bernard Noël fait partie de ces souvenirs.
Ce livre nous fait découvrir ou redécouvrir le comédien, épris de liberté comme son personnage de Vidocq,ou sillonnant les routes comme Petruchio. Il nous entrainesur les chemins de l’acteurpour retrouver ses lieux de représentation en plein air, aller à Vaison-la-Romaine — le festival d’art dramatique d’Angers —, et revisiter tous les lieux de tournage, comme l’Auvergne qui servit de décor naturel durant l’été 1965 à la volumineuse fresque de Gaspard des montagnes dont le personnage exprimait tout le panache et la gouaille du héros d’Henri Pourrat.
Aller sur les chemins de Bernard Noël nous permet de rencontrer des anonymes qui l’ont vu jouer, et des professionnels du spectacle qui l’ont côtoyé sur scène. Nous découvrirons les plateaux de télévision d’une époque et nous entrerons de plain-pied sur les scènes de théâtre qui ont été foulées par ce comédien un peu Capitaine Fracasse, comme le disait Jacques Perrin.