"Les yeux mi-clos, Eugénie franchit le seuil de la porte. La clarté du jour l'étourdit. Elle se dirige vers l'arrière de la ferme, son seau à la main. Il tape contre son mollet et la poignée métallique grince au rythme de ses sabots. Elle sent l'humidité de la terre, la brume accrochée aux herbes mouille ses chevilles. L'air est vif, elle se repait de ses senteurs matinales. Elle arrive à la cabane, soulève le loquet et retient sa respiration. Trop tard : comme à l'accoutumée, la puanteur qu'elle traverse lui saisit la gorge. Un nuage de mouches vrombit au-dessus de la fosse, elle vide le pot et ressort précipitamment."
La narratrice, alors en plein burn-out, débute l'écriture d'un livre. Un dialogue singulier entre elle et son personnage principal Eugénie s'installe, des liens se tissent, de la poésie se mêle à la prose.
"Réclamer le ciel" est le récit d'une mise en mouvement initiée en état de fragilité, et d'une émancipation conquise depuis cet endroit.