Le récit autobiographique que nous livre Morgane Moor nous plonge dans l'Algérie des années noires, à l'heure où le terrorisme islamique fait rage. Pourtant, à l'exception d'une rencontre sur un checkpoint, la vague de terreur qui a duré si longtemps n'a pratiquement pas affecté la vie de l'autrice, et pour cause : elle a vécu cloîtrée, contre son gré.
Séquestrée parfois sévèrement par ses proches, c'est dans le cadre d'un intérieur cossu qu'elle affronte un quotidien terrible. L'enlèvement de son premier-né par ses propres beaux-parents est le premier épisode d'un chemin de douleur qu'elle va endurer avec cette seule idée pour soutien : préserver ses enfants.
Après de nombreuses tentatives pour s'extraire de cet environnement toxique, c'est d'ailleurs ce motif qui la pousse à dire non, définitivement cette fois-ci. Sa fille cadette est gravement malade et sa seule chance de survie se trouve de l'autre côté de la Méditerranée, dans ce pays où Morgane finira par s'installer avec ses enfants et trouver la paix à laquelle chacun aspire.