L'originalité des pages qui suivent est en effet double.
Nous sommes en ce moment, je ne dirai pas accablés (car je les adore), mais abondamment comblés d'histoires d'aventures.
Au lendemain de la guerre, tandis que ses suites continuent de nous opprimer, notre existence étant fort incommode, nous éprouvons le besoin de nous réfugier ailleurs. La crise des transports et des changes et l'encombrement des hôtels rendent malaisé de voyager. Nos grands bienfaiteurs sont donc les romanciers qui, sans nous forcer à quitter notre fauteuil, nous emmènent avec eux loin du boulevard et des autobus, hors de portée du nouveau riche et du prolétariat conscient.
Ces bienfaiteurs sont ou bien des écrivains français ou des étrangers.