Katarina Marinčič est incontestablement l'une des femmes de lettres slovènes contemporaines les plus cultivées, caractérisée aussi par la grande pertinence, justesse et précision de son écriture, comme en témoigne, entre autre, l'écart temporel qui sépare ses œuvres déjà publiées : Tereza (roman, 1989), Rožni vrt (Le Jardin aux fleurs, roman, 1992), Prikrita harmonija (L'harmonie cachée, roman, 2001), O treh (Trois, nouvelles, 2005), Po njihovih besedah (D'après leurs paroles, roman, 2014). Et c'est ce que confirment les nombreux prix dont ses œuvres ont été couronnées : son premier roman a été présenté comme l'un des romans les plus convaincants de l'année 1989, le troisième lui a valu de remporter le prix Kresnik du meilleur roman de l'année 2002, Trois a obtenu le prix Fabula du meilleur recueil de nouvelles de l'année 2007 et son dernier roman s'est vu attribuer le Prix des critiques 2017.
Trois est un recueil regroupant trois nouvelles consacrées à des hommes d'époques et d'origines géographiques différentes. L'histoire de l'Étrusque Vel Matuna est suivie de deux autres histoires, celle du dessinateur belge Pierre-Joseph Redouté (un personnage historique ayant réellement existé) et celle de Zlatko, un garçon malvoyant qui part pour l'Amérique avec l'espoir qu'il pourra y recouvrer la vue. C'est précisément le motif de la cécité et de la vue (retrouvée), abordé sous trois angles distincts, qui constitue la relation profonde entre les histoires pourtant très différentes à première vue.