La seconde partie du Voyage du Pèlerin, de John Bunyan, n'atteint pas à l'originalité puissante de la première, parce qu'elle la répète trop. Elle contient cependant suffisamment d'images précieuses des réalités spirituelles pour mériter de ne pas rester complètement inconnue du public français. Sans s'en rendre compte le lecteur s'attachera plus qu'il ne pense à Christiana et à sa petite troupe ; c'est avec tristesse et envie qu'il les regardera, dans le dernier chapitre, traverser le fleuve, dont l'autre rive touche à l'éternité. Pour exemple, le prédicateur Spurgeon aimait à y relever cette perle :
« Là-dessus, les pèlerins observèrent les mouvements de la poule, et s'aperçurent qu'elle procédait de quatre manières différentes envers ses petits : 1. Elle les appelait d'abord par un gloussement ordinaire qui se répète fréquemment dans la journée ; 2. elle leur adressait un appel spécial ; mais cela n'avait lieu que par intervalles ; 3. elle procédait sur un ton particulièrement tendre tandis qu'ils étaient recueillis sous ses ailes ; 4. elle faisait entendre un cri d'alarme. Maintenant, continua l'Interprète, représentez-vous la conduite de votre Roi par celle de cette poule, et faites un rapprochement entre ses sujets et les poussins ; car l'un est l'emblème de l'autre. Dieu agit aussi envers les siens d'après une méthode qui lui est propre. Par son appel ordinaire, il ne leur donne rien ; par son appel spécial, il a toujours quelque chose à leur communiquer : il fait entendre aussi une douce voix à ceux qui se tiennent sous son aile, et il ne manque pas de donner le signal de l'alarme quand il voit venir l'ennemi. » Cette numérisation ThéoTeX reproduit la traduction de 1855.