Il faut mettre à part Les Trois Amours de Benigno Reyes qui nous montre John Antoine Nau dans toute la richesse de son génie de romancier et qui me paraît un véritable chef-d'oeuvre. Cette histoire sentimentale (mais écrite sans aucun sentimentalisme) d'un Canarien qui vit dans un petit port de la côte du Chili, ne peut se raconter : elle est trop subtile, elle atteint trop profondément les mystères du coeur. Elle est d'un pessimisme presque hallucinatoire, et cependant on y remarque l'idéal de Nau, son aspiration, son hymne à la femme.