De la réalité du monde sensible est une oeuvre écrite par Jean Jaurès.
On le sait, Jaurès soutint sa thèse principale, La réalité du monde sensible, en 1892. Imprimée auparavant selon l'usage du temps (Alcan, 1891), il la fit réimprimer en 1894 et rééditer en 1902, toujours chez Alcan. Elle ne sera reprise qu'une fois par Max Bonnafous en 1937 chez Rieder, avant l'édition de 2000, dans le tome trois Philosopher à trente ans qui regroupe aussi des textes plus anciens, comme ses cours de jeune normalien.
Pour Annick Taburet-Wajngart, c'est moins net. Le projet de La réalité du monde sensible permet néanmoins d'approcher plus précisément l'intention de son auteur : « Je voudrais démontrer contrairement à toutes les doctrines idéalistes que le monde extérieur, quoique perçu et transformé par notre cerveau, a hors de nous sa réalité propre (...) l'espace et le temps ne sont pas des formes de notre sensibilité groupant et ordonnant pour son usage des faits sans aucun lien réel mais des formes naturelles et essentielles de l'univers (...) les notions de substance, d'être, de cause ne sont pas des abstractions ou des fictions de notre esprit mais le sentiment immédiat, profond, de la réalité et des lois selon lesquelles elle se développe. Par delà l'esprit humain peut se prononcer sur le fond, l'origine et la destinée du monde et la métaphysique n'est pas une chimère.