Cette épopée se compose de six chants divisés en strophes. Poème en prose? Récit? Les Chants de Maldoror résistent à toute tentative de classification générique. Dans le sixième chant, Lautréamont parle, à quelques lignes de distance, de sa «poésie» et de ses «récits» et il avait même, un peu plus haut, employé le terme de «roman». Le texte est fondé sur une esthétique de la rupture: chaque strophe peut être lue comme un fragment poétique autonome et aucun fil linéaire, qu'il soit narratif, descriptif ou discursif, n'est suivi bien longtemps. Il s'agit d'un brûlot, «politiquement incorrect», qui ne fut pas du goût des bien-pensants de l'époque. Nourri de violences, d'idées morbides et de délire - peste, pus et poux... - ce texte énigmatique et fascinant, ce texte de la démesure donne le vertige, et parfois un peu la nausée...