Pernichon, chrétien médiocre, folliculaire ambitieux, s'entretient avec l'abbé Cénabre. Chanoine admiré, celui-ci est un être supérieur sur le plan de l'intelligence - mais dévoré par l'orgueil et l'hypocrisie, il ne croit plus depuis longtemps. Dans un geste satanique, il appelle en pleine nuit l'humble abbé Chevance, ancien curé, destitué, de Costerel-sur-Meuse. Il prétend vouloir se confesser, en fait il souhaite se moquer de cet être fragile dont la pureté l'inquiète. À la suite de leur entrevue, il tente de se suicider, mais en vain: son revolver s'enraye...
Ce roman composé de plusieurs fragments indépendants, sans intrigue véritablement construite, met principalement en scène deux personnages résolument opposés, Cénabre et Chevance, le noir et le blanc, ainsi que Chantal, la pure et mystique jeunne fille, qui prendra une grande importance dans le second opus de ce dyptique, La joie. Il nous propose aussi une galerie de portraits traités par Bernanos avec une magistrale ironie. Un drame spirituel unique se joue: celui d'un prêtre et peut-être aussi de toute une société qui a perdu ou qui n'a jamais connu la foi...