C'est à la fois un conte et un drame héroïque, l'histoire de Gilliat, pêcheur solitaire, amoureux d'une belle jeune femme, qui pour elle s'en va braver l'océan. Propriétaire d'un bateau à vapeur qui vient de subir un naufrage, un vieil armateur a en effet promis la main de sa nièce à celui qui ira puiser au fond de l'eau les formidables et nouvelles machines encore intactes. C'est contre vents et marées, contre les obstacles naturels et sous le regard malveillant d'autres travailleurs de la mer que Gilliat parvient à son but. Son exploit se révélera vain et sa fin tragique, assistant à la fuite de sa promise avec celui qui était son amant. Publié en 1866, tout juste après les Chansons des rues et des bois, dont il est en partie marqué par le naturalisme, Les Travailleurs de la mer propose une autre lecture des thèmes hugoliens, cellle de la conquête des machines par l'homme moderne. Roman d'amour, roman maritime et "industriel", il donne surtout à Hugo l'occasion d'explorer son imaginaire, de forcer sur le lyrisme imposé par la grandeur de la nature.