On ne trouve nulle part d'étude complète sur la fraternité mystérieuse de la Rose-Croix. Ceux qui en parlaient jadis le faisaient dans un style trop allégorique pour être compréhensible; on méconnaissait ces adeptes en abusant du prestige de leur légende; plus tard, des érudits ou des occultistes n'ont su ou voulu présenter qu'un côté de la question.
Bien que professant une doctrine interprétative du christianisme beaucoup plus pure et plus haute que celle des prêtres, les Rose-Croix, à l'existence desquels le moyen âge et la Renaissance crurent généralement, étaient tenus par tout le monde comme magiciens et sorciers d'une grande puissance.
Un halo d'une poétique splendeur, auréole l'ordre des Rose-Croix; la lumière fascinante du fantastique joue autour de leurs rêves gracieux, tandis que le mystère dans lequel ils s'enveloppent prête un nouvel attrait à leur histoire. Mais leur splendeur fut celle d'un météore.
Cette histoire, dessinée de main de maître par Paul Sédir, s'attache à montrer un des aspects méconnus du type initiatique de la Rose-Croix, la véritable initiation évangélique, si peu connue après dix-neuf siècles, cette doctrine voulant que le fidèle marche comme ivre d'amour parmi les malades, les pauvres, les désespérés, et qui a pour hiéroglyphe la croix froide et nue.