Bien qu'il soit resté toute sa vie dans l'Église Anglicane, John Wesley est un des pères de la théologie évangélique contemporaine. A une époque ou le qualificatif d'Arminien était un terme injurieux, il fut un des premiers à rompre avec le dogme calviniste d'une prédestination divine absolue de l'homme au Ciel ou à l'Enfer. Âme essentiellement irénique Wesley eut pour ami fidèle et constant George Whitefield, l'autre grand prédicateur en Angleterre et en Amérique, qui lui, resta attaché aux fameux canons de Dordrecht. Malheureusement leurs disciples respectifs ne firent pas toujours preuve de la même amabilité les uns envers les autres, et aujourd'hui encore, le Méthodisme et son fondateur sont souvent considérés avec un zeste de mépris, dans certains milieux néo-réformés, trop imbus de leur orthodoxie. Cette attitude cache une ignorance de l'histoire des réveils religieux au dix-huitième siècle, suscités par Dieu de manière aussi certaine que la Réforme elle-même, ainsi que nous en persuade l'étude des faits. Le livre de M. Lelièvre, qui est en somme le deuxième volume de sa Vie de Wesley, permettra aux lecteurs impartiaux de saisir tout ce que leur liberté évangélique moderne doit au ministère d'un géant de l'histoire de l'Église. Quant à ceux qui estimeraient être déjà en possession d'un catéchisme transcendant et inaltérable, sans avoir besoin de s'instruire ailleurs, la lecture de la Théologie de Wesley leur donnera l'occasion d'expérimenter une célèbre formule, également due au héros méthodiste, et qui résume assez bien le principe de sa courtoisie chrétienne : We agree to disagree ! Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de l'édition de 1924.