Si aujourd'hui une majorité d'hommes politiques refusent de reconnaître les racines chrétiennes de la civilisation européenne, ils souscriraient d'autant moins à la thèse de Léon Maury (1863-1931) sur l'origine de l'idée de progrès. De son temps, qui voyait le triomphe des sciences appliquées et l'apparition des grandes théories sociales, la question du progrès passionnait les milieux pensants. Aussi dans une première partie le pasteur Maury se penche sur les écrits des philosophes de l'antiquité : il n'y trouve que tristesse et regret d'un mythique âge d'or ; le concept d'une amélioration morale et sociale de l'humanité en est absent. Secondement il prouve que c'est en réalité de l'Ancien et du Nouveau Testament que sort l'idée d'une marche ascendante de l'humanité, vers un but glorieux situé à la fin de l'Histoire. Dans la troisième partie l'auteur examine comment, sous l'influence des philosophies anti-chrétiennes modernes, la vraie aspiration au progrès était peu à peu remplacée par le dogme laïque d'une évolution fatale. A l'opposé du progrès chrétien, par nature optimiste, l'évolution aveugle et athée ne peut que nourrir un noir pessimisme quant au futur de l'humanité. Un siècle et demi après, la thèse de Maury n'a pas besoin d'être changée sur ce point. Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de 1890.