Dans sa préface, Laurent Drelincourt compare son recueil de Sonnets à un bouquet de fleurs indépendantes, dont chacune possède sa propre couleur et son propre parfum. Composé de quelques 160 poèmes, un tel bouquet mériterait moins modestement le nom de gerbe, dont la moisson à la gloire de Dieu représente un véritable tour de force. Car la structure très contraignante du sonnet, constitue depuis longtemps un défi et une pierre de touche des poètes. Originellement, le sonnet était une poésie mise en musique ; il conserve, semble-t-il, son effet de petit morceau musical qui séduit l'oreille par le rythme et l'accord des sons. Ceux-là ont trois siècles et demi d'âge ; mais la belle poésie, comme la bonne musique, ne vieillit que lentement ; sous une peau un peu fripée, elle exerce toujours sa magie. Fils du pasteur Charles Drelincourt, Laurent ne fut pas seulement poète, mais avant tout chrétien authentique, et pasteur lui-même. Le titre de Sonnets Chrétiens ne recouvre nullement des bondieuseries convenues, mais de véritables méditations lapidaires sur le Dieu de la Bible et sur ses oeuvres, dont l'éclat illumine en général le dernier tercet, comme il se doit pour un sonnet. Ainsi les pages de ce livre ne charment pas seulement l'ouïe et la vue, mais encore elles élèvent l'âme, comme les paroles des vieux cantiques que les églises chantent, sans jamais s'en lasser. Cette numérisation ThéoTeX reproduit le texte de 1677.