Quelque part sur le front, 1914.
Il pleut toujours et les arbres humides de la forêt augmentent nos frissons. Les routes sont sales et boueuses. Il ne reste plus que des pistes tracées par le poids des hommes, des chevaux et les roues des lourds chariots.
Nos vêtements sont trempés d'eau et de boue et nos membres sont tellement raidis que nous avançons comme un troupeau.
Point n'est besoin d'un nouveau drap pour atténuer l'éclat du rouge de nos pantalons, ni la tache sombre du bleu, car on ne voit plus ni rouge, ni bleu.
Nous sommes méconnaissables.
Nous ne sommes plus des humains...
Roubaix,2014.
Dans le pavillon familial, le jeune Patrice découvre, par hasard, un cahier dans lequel son père Francis raconte ce qui fut le quotidien, lors de la Grande guerre, de son grand-Père, d'après ses carnets de guerre. Il a, au fond de lui, le sentiment qu'avec ce témoignage, il a voulu laisser un message.