Si le lieu désigne des choses, il ne le fait que dans le rapport que nous entretenons avec celles-ci. Le lieu a besoin d'habitants pour le faire exister, le nommer, l'aimer, le craindre ou le détester, et s'en souvenir en laissant leur marque.
Quelques pierres empilées y suffisent, un monument pour marquer une frontière, un pèlerinage, une tombe...
Mais les lieux sont une espèce en voie de disparition du monde postmoderne que nous (dé-)construisons avec ardeur en ce siècle. Il nous reste des espaces indéfinis, des "territoires" qui ont perdu leurs noms. Ne demeure plus qu'une étendue offerte à tous, habitée par personne.