En 1223, Raymond Béranger IV, Comte de Provence, se rend maître de l'Isle Saint-Geniest puis des ferrages de Jonquières et Ferrières. Il jette les fondements d'une ville neuve entre Arles et Marseille, tirant ses revenus des bourdigues, pêcheries posées en travers des nombreux canaux, qu'il a obtenues de l'Archevêque d'Arles.
Lorsque François Ier visite Martigues en 1533, le drame le guette. Le pont Saint-Geniest s'effondre sous le passage d'un carrosse de sa suite. Madame de Trans se noie et le Roi ne doit qu'à sa dextérité de ne pas tomber à l'eau.
En 1550 le Baille entreprend une longue visite de tous les ponts de la ville. Il faut alors traverser neuf ponts pour franchir autant de canaux afin de passer de Jonquières à l'Isle puis à Ferrières, ce que les habitants font souvent au péril de leur vie.
Les bourdigues vont faire l'objet de chicaneries incessantes entre leurs propriétaires, notamment les Galliffet ou les Pradine, et la Communauté de Martigues. Les procès ne cesseront qu'avec leur rachat par l'Etat au début du XXe siècle.
Une nouvelle ère commence avec le remplacement des vieux ponts en bois ou en pierre de taille par des ouvrages métalliques et mobiles. La construction du canal de Marseille au Rhône fait disparaître les anciens canaux et les bourdigues. La traversée de Martigues est chamboulée. Un pont levant vient s'inscrire dans le paysage du Miroir aux Oiseaux et un viaduc routier s'impose en toile de fond.
A partir de nombreux documents d'archive, l'auteur conte l'histoire des ponts et canaux de Martigues en faisant revivre les évènements et les personnages de l'époque. Cette histoire est fascinante parce que mêlée aux rêves de quelques hommes, passionnante par les rencontres humaines qui l'animent, exaltante par son association aux évolutions technologiques et économiques.