L’origine des populations de l’Europe, en général, a toujours été pour l’historien, l’objet de conjectures, souvent aventureuses. La Grande-Bretagne n’a pas échappé à de pareilles investigations, au cours desquelles, le document authentique ne se différencie guère du jugement personnel de l’auteur, et où l’intuition supplée, dans l’examen de périodes historiques aussi reculées, à l’insuffisance, ou à l’obscurité des sources critiques.
Le phénomène de la population s’explique en tout pays, par l’émigration de tribus, se détachant de quelque établissement primitif. Ainsi, des peuples se sont-ils formés, hors du sein de nations préexistantes, du fait de l’émigration voulue, ou de quelque séparation fortuite, commandée par les nécessités des conquêtes, ou des échanges commerciaux ; et combien de tribus s’aventurant sur les mers, ont été poussées, au gré des flots, vers la destination imprévue, où devait se développer leur effort colonisateur.