Après le retentissant succès de La Case de l'Oncle Tom un petit nombre de nouvelles et de romans d'Harriet Beecher Stowe furent traduits en français par des maisons d'édition protestantes, sans que la critique en renvoie beaucoup d'échos. Ces compositions tombées dans l'oubli valent pourtant leur temps de lecture, pour qui veut mieux connaître à la fois l'Amérique du XIXe siècle et le caractère d'une femme hors du commun. Bien qu'écrit à la première personne sous un masque masculin (Harry Henderson), on devine en effet dans Ma femme et moi des éléments autobiographiques de l'auteur, surtout ceux qui se rapportent à son enfance. Sans doute les oeuvres d'H.B.S. sont toutes dirigées par un but militant : il s'agit ici de plaider les droits de la femme dans le mariage, comme autrefois les droits des noirs dans une société esclavagiste. Le mouvement féministe des années 1970 aux US n'a d'ailleurs pas manqué d'essayer de récupérer à son compte le renom d'Harriet. Cependant l'atmosphère évangélique qui imprègne ses pages, reste le composant essentiel de leur parfum, qui communique encore aujourd'hui plaisir et sérénité à les lire. Cette numérisation ThéoTeX reproduit la traduction d'Hélène Janin, parue en 1872.