Nanon, née en 1775, raconte en 1850 les événements qu'elle a vécus dans son enfance et sa jeunesse. La période prérévolutionnaire est évoquée comme un temps immémorial, où rien ne semble devoir changer. On apprend la prise de la Bastille un jour de marché. George Sand évoque fort bien la Grande Peur dans ce qu'elle a d'irrationnel et de terrifiant, la fête de la Fédération, moment d'exaltation et de bonheur, puis la vente des biens nationaux. Ainsi, Nanon peut devenir propriétaire de sa maison...
C'est une vue de la Révolution, équilibrée et sans fanatisme, que donne ce grand roman. Paru en 1872 - George Sand a donc soixante-huit ans -, il témoigne que la capacité de travail et la force d'invention sont intactes chez la romancière. Forte d'une documentation impressionnante, l'auteur conduit le récit avec une allégresse et une célérité qui nous étonnent. Nanon est un des très rares romans qui traite de la Révolution Française dans les campagnes, vue à travers les yeux d'une paysanne.