Gabriela Babnik, l'écrivaine slovène, est née en 1979 à Göppingen en Allemagne. Son roman " La Peau en coton » (2007) a obtenu le Prix du meilleur premier roman décerné par la Foire du Livre slovène et " Intime » (2015), son dernier roman, faisait partie des finalistes du Prix Kresnik du meilleur roman de l'année. Le roman " La Saison sèche » (2012) lui a valu d'obtenir le Prix de littérature de l'Union européenne en 2013. Aujourd'hui, elle vit entre la Slovénie et l'Afrique.
Le roman " La Saison sèche » subvertit les histoires romanesques de Philip Roth. En partie du point de vue d'une femme d'âge mûr et de son jeune amant, elle aborde la question de l'homme africain en Occident et celle de la possibilité de création artistique dont dispose le personnage féminin du livre. Elle, une designer de soixante-deux ans, vient d'Europe centrale et lui, un Africain de vingt-sept ans, a grandi dans la rue et a été victime de toutes sortes d'abus. Ce qui les unit, c'est la solitude de leurs corps, leur enfance tragique et surtout le temps de l'harmatan, la saison sèche, quand la nature et l'amour ne peuvent s'épanouir. Bientôt, l'artiste prend conscience que les espaces vides qui les séparent ne viennent pas de leur couleur de peau, ni de leur différence d'âge, mais surtout du fait qu'elle appartient à la civilisation occidentale où elle a perdu tous les rôles qui lui étaient assignés : ceux de fille, d'épouse et de mère. L'amour charnel ne suffit pas à dépasser la solitude, les secrets du passé enfouis au plus profond de l'être s'immiscent aussi dans ce monde qui lui semble pourtant plus solide, plus innocent. Dans le roman s'invitent le réalisme magique et des fragments de la réalité politique africaine. Une place de choix revient aussi à une figure clé de la création cinématographique africaine : le cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty.