Le protagoniste de ce roman gothique est John Melmoth, un érudit qui a vendu son âme au diable en échange d'un sursis de cent cinquante ans sur la mort. Dans le présent de la narration, 1816, il cherche désespérément un homme qui reprenne le pacte en son nom. Le passé est révélé par une série d'analepses mises en abyme dans la narration repère, selon le principe du récit dans le récit, l'auteur ayant recours à des lieux communs tels que le paquet de lettres retrouvé dans un grenier.
Karl Edward Wagner classait ce roman parmi l'un des treize meilleurs récits d'horreur et de fantastique, et H. P. Lovecraft le cite comme « un bond en avant dans l'évolution du récit macabre ».
Le roman de Maturin, considéré généralement comme l'apogée du roman gothique, n'est pas qu'un simple récit fantastique. C'est une critique sociale de l'Angleterre du xixe siècle, une mise en accusation de l'église catholique (à travers notamment une critique de l'Inquisition), comparée au protestantisme dont l'auteur loue les vertus de réserve et de simplicité.