Le Sang de Germanicus, cependant, a été plus funeste aux hommes que le sang des tyrans les plus exécrés : il n'a pas résisté à l'épreuve d'un pouvoir sans bornes et a produit des égoïstes si formidables qu'on les a comparés à des monstres. C'est le fils de Germanicus, Caligula, c'est le frère de Germanicus, Claude, c'est le petit-fils de Germanicus, Néron, c'est-à-dire un fou, un imbécile et un histrion, qui vont être coup sur coup les bourreaux des Romains et les instruments d'une ruine politique irréparable. Aucune démonstration n'est plus décisive contre les défenseurs du pouvoir personnel. Il semble que, dans les époques de décadence, la vertu elle-même ne soit qu'une amorce de la servitude et que la popularité devienne un poison qui se tourne contre la patrie.