De 1850 à nos jours, l'agriculture et la société rurale dans l'arrondissement de Montreuil-sur-Mer sont en pleine mutation. Les techniques et les structures de production et de commercialisation se modernisent. Les cultures et l'élevage se développent. Le syndicalisme, le mutualisme et le coopératisme apparaissent. Les exploitations sont de plus en plus vastes et les paysans de moins en moins nombreux. L'arrondissement dispose de l'une des associations de défense des intérêts des cultivateurs et de diffusion du progrès les plus puissantes et les plus actives du département : la Société d'agriculture de Montreuil-sur-Mer, fondée en 1821. Cette dernière, dirigée par Octave Corne de 1923 à 1956, atteint véritablement son apogée dans l'entre-deux guerres. Néanmoins, tout au long de la période, le territoire demeure l'un des espaces les moins avancés du Pas-de-Calais. La productivité, notamment céréalière, est l'une des plus faibles du département. Les exploitations sont moins bien équipées que dans les régions d'Arras et de Béthune. Le retard résulte principalement des conditions naturelles relativement difficiles, de la qualité des sols souvent médiocre et des mentalités particulièrement conservatrices. Des disparités subsistent également à l'échelle cantonale sur le territoire. L'essor des cultures et de l'élevage est plus important dans les cantons du Littoral et du sud de la Canche que dans ceux du nord-est. Les régions de Fruges et d'Hucqueliers sont incontestablement les espaces les plus déshérités de l'arrondissement.