Si nous possédons les registres du procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc (1450-1456) avec les témoignages donnés sous la foi du serment de plus de cent vingt témoins oculaires qui avaient connu la Pucelle à différentes périodes, de son enfance jusqu'à son martyre, de nombreuses zones d'ombre pèsent encore sur la vie et la mort d'un des plus célèbres personnages de l'Histoire de France.
Le principal défaut du procès de réhabilitation est ce fait singulier, que deux personnes seulement furent appelées à donner leur témoignage sur les événements de la vie de Jeanne d'Arc, compris entre l'échec à Paris en septembre 1429 et sa prise à Compiègne en mai 1430. Aucune question ne fut posée sur cette période à son confesseur Pasquerel, par exemple, ni à son écuyer d'Aulon, omission qui ne saurait avoir son excuse dans le seul désir de ménager les sentiments du roi Charles VII.
C'est en ce basant sur ces incohérences qu'Andrew Lang affûte au début du XXe siècle ses hypothèses, adoptant des méthodes d'investigation dignes de celles la police scientifique. Le silence sur l'action de Jeanne d'Arc entre 1429 et 1430 ainsi que d'autres faits troublants relatés dans les annexes de ce livre de 1908 donnent corps à une clef de lecture totalement originale et inédite dans les travaux publiés jusqu'ici sur la vie de la Pucelle de France.