Élisabeth se pencha un peu plus pour mieux voir le cavalier qui passait sur la route, le long de la roche abrupte, dure assise du château de Montparoux.
Sans souci du danger, ni du vertige, elle était assise sur l’appui à demi ruiné d’une baie en arc d’ogive ouverte directement sur l’à-pic de la falaise. Les jambes fines et brunes pendant au-dehors, les pieds minces chaussés de sandales battaient la roche couleur de rouille. Qui l’eût vue dans cette périlleuse attitude aurait frissonné d’effroi. Mais le cavalier ne regardait pas au-dessus de lui. Bientôt il disparut au tournant de la route. Alors, Élisabeth se redressa, fit un rétablissement et se trouva debout dans la baie qui encadrait sa maigre silhouette d’adolescente, sa tête aux boucles brunes un peu en désordre.