Mme de Thury posa la lettre sur le guéridon et s’enfonça plus profondément dans la bergère. Un léger pli se dessinait sur son front lisse. Elle détestait tout ce qui venait déranger sa vie tranquille de femme égoïste, ses habitudes de petites jouissances matérielles, d’existence ouatée par le dévouement de ses serviteurs. D’autre part, il était difficile de refuser ce que lui demandait son beau-frère. Aurore avait été élevée chez elle et elle se trouvait être la seule parente proche. En outre, le prince de Brüsfeld s’était toujours montré fort généreux et, vu son caractère, il ne comprendrait guère qu’elle s’abstînt de remplir ce rôle maternel près de sa fille.