Traverser un deuil, c'est presque comme être dans une tempête. On croit se noyer, on est étouffé, on ne parvient plus à reprendre son souffle et puis, peu à peu, les bras s'agitent, les jambes bougent et l'air revient dans les poumons. Respirer fait mal, on est tenté de ne plus se battre, de se laisser finalement couler pour ne plus avoir mal. Mais quelque chose nous retient, le quotidien qui reprend et qui nous occupe l'esprit, qui nous oblige à être dans l'action, à effectuer toutes ces petites tâches qui paraissent sans importance, et cette force que l'on se découvre, cette envie de remonter à la surface.
C'est cela que j'ai ressenti pendant les jours, les semaines qui ont suivi le décès de Nicolas, mon mari, le père de mes deux merveilleux enfants. C'est cela qui m'a permis de me lever chaque jour, de tenir debout, d'avancer malgré la peine et le chagrin dévastateur.