Cet ouvrage paru en 1854 a une certaine importance dans l'histoire de l'eschatologie protestante. Auberlen y renoue en effet avec le pré-millénarisme des premiers chrétiens, c'est à dire avec la conviction que l'humanité, après avoir bénéficié de réformes prodigieuses apportées par le christianisme, ne va pas aller s'améliorant dans sa condition morale sous son influence, mais elle va au contraire finir par rejeter totalement l'Évangile. Cette apostasie généralisée des nations autrefois chrétiennes, se terminera par une crise sans précédent, suivie de la conversion d'Israël et du retour de Jésus-Christ, qui introduira alors l'humanité dans un âge d'or. Ce fut aussi à l'époque d'Auberlen que commença à s'élaborer l'eschatologie darbyste, appelée par la suite dispensationalisme, doctrine qui devait finir par devenir majoritaire dans les églises évangéliques, au cours du 20ième siècle. Or dans ce dernier système, l'Eglise n'existe que parce que la nation d'Israël a temporairement rejeté le Messie, elle est une parenthèse dans l'histoire, ouverte à la fin de la 69ième semaine de la prophétie de Daniel, et qui doit se refermer à son enlèvement. Séparer la 69ième semaine de la 70ième, par une période de temps indéfinie et arbitraire, est assurément une erreur majeure d'où a découlé le fantasme d'un enlèvement secret propre à frapper l'imagination populaire. Or la Parole du Seigneur nous assure que la réunion des chrétiens avec Lui, lors de son retour, sera un événement éclatant, précédé de la résurrection des fidèles. Le livre d'Auberlen reste donc d'un grand secours pour rétablir la vérité biblique et purger l'Eglise d'une dangereuse fiction.