UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20ème) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs.
Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Époques chronologiques de cette vaste fresque.
Dans ce septième tome, suite et fin de la 1ère Époque, Louis arrive à Aix-en-Provence pour prendre son service auxiliaire à la caserne Miollis. Il la connaît déjà, défavorablement, pour y avoir passé près de deux mois l'année précédente. Suite à la visite d'incorporation, sa dyspepsie - le diagnostic semble-t-il précis pour les troubles digestifs qui l'ont mis à la torture durant son exil du Nord - lui vaut d'être envoyé en observation à l'hôpital militaire. Trois jours à l'issue desquels, sur la foi d'une radio abdominale, on le déclare indemne de toute atteinte. Cependant, retourné à Miollis, son estomac regimbe contre la nourriture exécrable qui y est servie, au point qu'il se croit autorisé, contre toutes les règles, à s'en plaindre directement au colonel. Ce colonel qui, justement, l'avait remarqué pour ses talents littéraires au cours de son premier séjour. Tout va dès lors aller très vite et s'enchaîner miraculeusement jusqu'à lui faire obtenir le poste envié de secrétaire du médecin-chef de l'hôpital.
Là, Louis sera proche des malades, en particulier ceux venant de l'empire colonial, et il s'ouvrira aux réalités humaines et sociales de son époque. Proche aussi de soeur Saint Robert, une jeune religieuse à la douceur céleste et aux charmes mal dissimulés par ses voiles, qui enflammera son imagination. En parallèle, il mettra à profit ses permissions pour entretenir une relation suivie avec des cousins éloignés de Montpellier, dont la fille, Anna, petite et menue, semble faite pour lui. Rebelle, Anna, curieusement, le rejettera avec une constance et une violence qui le feront douter de lui-même.