En voyage en Russie, Dumas fait escale à Makarief pour y visiter le château de Groubenski, l'un des derniers grands seigneurs russes. Intrigué par son histoire, il se fait envoyer le récit du drame conté par Jacquot sans oreilles, récit qu'il nous livre «tel quel» (en réalité, il semble bien qu'il s'agisse d'une fiction complète, et non pas de la transposition de légendes locales).
Jacquot a été, à l'heure glorieuse des Groubenski, piqueur au service du prince Alexis-Ivanovitch, le «dernier des boyards», puis de son petit-fils le prince Danilo. Héritier du château en 1828, Danilo veut éclaircir le mystère de la disparition de sa propre mère, la princesse Varvara. Et c'est Jacquot qui va lui raconter toute l'histoire. Alexis a obtenu grâce à ses succès guerriers de se marier avec Marfa-Petrovna, contre le gré de celle-ci et de son père, et en a rapidement eu un fils, nommé Boris-Alexiovitch.
Brutal avec son épouse, Alexis en est venu à entretenir des maîtresses sous son toit, et a mené une vie plutôt dissolue. La princesse malheureuse est morte en apprenant le mariage de son fils, parti depuis peu au service du tsar Paul 1er. Boris s'est en effet marié, sans prévenir ses parents, à une belle jeune fille nommée Varvara. Alexis en est furieux, mais dès qu'il la rencontre, il tombe amoureux de sa belle-fille, qui parvient par son influence à assagir temporairement son beau-père...