Marcel Proust dans son roman "À la recherche du temps perdu" met en lumière la troublante relation qui existe entre la peinture et l'écriture, deux arts s'influençant mutuellement. Ainsi, il fait mourir Bergotte devant le tableau de Vermeer la "Vue de Delft" : " Il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur." "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune".
Tout au long des douze nouvelles de ce recueil, j'ai souhaité faire connaissance avec ces hommes et femmes qui ont fait l'histoire de l'art, les regarder peindre et vivre. Subtilement, de la même façon que Bergotte devant le "petit pan de mur jaune", un jeu de miroir a fini par s'établir entre les oeuvres et mes mots, créant parfois un dialogue imaginaire avec les artistes.