Panique à bord dans la brigade du commandant Castillac : depuis l’enlèvement de Christine Lindorff et le meurtre de John Maeney au château du Parc, propriété de la famille Beck-Lindorff, les homicides s’enchaînent en un ballet effréné, sans logique apparente, plongeant
la ville entière dans la terreur et les enquêteurs dans la perplexité.
Aurait-on affaire à un dangereux psychopathe qui tuerait pour son seul plaisir, afin de se donner le sentiment d’exister ? Mais alors pourquoi la vénérable famille Beck se trouverait-elle en pleine tourmente, accusée d’avoir bâti sa fortune sur son passé trouble et sa prétendue collaboration avec le régime nazi, alors même que l’un de ses membres est candidat à la députation ? Et que dire de ces soubrettes qui travaillaient au château, disparues du jour au lendemain sans laisser de traces ? Le calvaire des Demoiselles, ce flanc de falaise où s’empilent les cadavres, conserve jalousement ses secrets et ses légendes, laissant les inspecteurs sur leur faim. Et ce n’est pas la versatile et énigmatique lieutenante Valérie Balain, arrivée en renfort un mois auparavant, qui semble décidée à lever le voile sur la terrible malédiction frappant les trois soeurs Lindorff…
À mi-chemin entre polar haletant et thriller psychologique, Les Trois Demoiselles entraîne son lecteur dans un labyrinthe infernal mêlant légende, grande Histoire, intrigues politiciennes, secrets familiaux bien gardés, désirs de vengeance, alliances improbables et mobiles psychologiques mal élucidés, où l’ignominie et la monstruosité ne se trouvent pas toujours du côté où l’on croit. Discrète voire imperceptible au début de l’ouvrage, la petite musique dissonante qui avertit que quelque chose cloche prend de l’ampleur au fil de la narration,
plongeant le lecteur dans un inconfort lancinant, un malaise croissant. On en ressort le coeur battant, incrédule, étourdi, à bout de souffle… et on en redemande.